Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) présenté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn le 25 septembre prévoit de réaliser 3,8 milliards d’euros d’économie dans le champ de la santé (1,8 milliard dans le champ social), contre 4,16 en 2018 (après 4 milliards en 2017 et 3,4 en 2016). La progression de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2019 a été relevée de 2,3 % à 2,5 %, soit 400 millions supplémentaires destinés à financer le plan « Ma Santé 2022 » présenté le 18 septembre par Emmanuel Macron.
Ils seront principalement affectés à la création de Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), au financement de postes d’assistants médicaux, au financement des hôpitaux de proximité ou à des investissements de modernisation des établissements de santé (lire ID n° 32). Voilà à peu près tout ce que l’on peut dire tant le contenu de la présentation de ce PLFSS et de son dossier de presse étaient vides. Aucun détail, aucune mention du plan d’économie qui permettra de tenir l’Ondam et de réaliser les 3,8 milliards d’économies annoncés.
« Trou » : annuel ou structurel ?
En 2019, la Sécurité sociale devrait enfin revenir dans le vert avec un solde positif de 700 millions après un déficit de 1 milliard fin 2018, annonce le gouvernement. « Le trou de la Sécurité sociale (…) est en passe d’être définitivement résorbé », s’est d’ailleurs réjoui le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, lors de la conférence de presse de présentation. Le trou « annuel » peut-être. Mais, fin 2018, son déficit structurel sera, lui, bel et bien de… 105 milliards d’euros ! Une dette abritée par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), chargée de l’amortir et de la rembourser, notamment en la convertissant en obligations de moyen et long terme achetables (parfois en dollars) par les grands investisseurs internationaux (État, banques…). Or, la Cades ne prévoit de combler ce « vrai » « trou » qu’en 2024…
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